NOTES
L'évocation a tout d'un souvenir personnel et l'on ne serait pas surpris que Mme Hugo, aussi voltairienne et rousseauiste que royaliste, ait conduit ses enfants au Panthéon avant le retour des Bourbons. On ne peut exclure cependant qu'il s'agisse, comme pour d'autres pages recueillies dans Choses vues, de la description d'une image. Nous n'en avons trouvé aucune qui corresponde au texte de Hugo, mais il en existe plusieurs du transfert au Panthéon des dépouilles de Voltaire (le 11 juillet 1791) et de Rousseau (le 11 octobre 1794), et certaines associent les deux cérémonies comme un seul événement. Les deux tombeaux, devenus cénotaphes, ont été conservés intacts; celui de Rousseau présente toujours, sortant d'une porte entrebaillée figurée en bas-relief, « un bras portant un flambeau ».
Si le récit de la visite familiale aux tombeaux de Voltaire et de Rousseau au Panthéon est un souvenir personnel, c'est sa seule occurence. Vécu ou non, il rejoint, dans ce livre, plusieurs autres jalons autobiographiques, en particulier le premier chapitre, le récit de la lecture de Lucrèce et l'évocation du « bégaiement royaliste » des enfants du siècle arrivés au monde « dans des familles du passé ».